ICONS : EMMYXOGAST & WHOMEVER @ LJ.

Aujourd'hui, Vittorio avait reçu un e-mail indiquant qu'il avait rendez-vous dans un des studios photos. Il trouvait ça plutôt bizarre qu'il n'y avait pas beaucoup de précisions, ni d'instructions précises à suivre. Après un léger repas du midi, il se rendit donc au lieu dit. Essayant d'être discret, au cas où un séance photo aurait lieu, il ouvrit doucement la porte. De nature discrète et plutôt effacé, il n'aimait pas vraiment déranger les autres. Il fut donc surpris de retrouver le studio complétement vide. « Y'a quelqu'un ? » demanda-t-il, inquiet. Il vérifia l'heure une fois, deux fois puis de nouveau l'e-mail. Complétement décontenancé, il s'assit donc sur un tabouret qui traînait par là. Il se mit à réfléchir un instant à la personne qu'il allait peut être affronter. La grande patronne ? Il se mit à imaginer qu'elle le virait parce qu'elle ne le trouvait pas à son goût. Après tout, il n'était pas la caricature parfaite du mannequin qui s'entretenait. Lui c'était plutôt bonne bouffe, bières, grandes sorties. Mais il n'avait pas à se plaindre, car à part des pommettes bien saillantes, il restait un fil de fer quoiqu'il mangeait. Il héritait ça sûrement de ses parents. Il n'en avait à vrai dire pas la moindre idée. Soupirant, il tourna un instant plusieurs fois sur le tabouret. Cette salle était plutôt flippante, toute blanche comme un bloc opératoire. Perdu dans ses pensées un peu confuses, il n'entendit même pas une personne arrivée.

Vittorio ressentit l'envie de s'enfuir en criant qu'il se trouvait face à un cinglé. On l'avait prévenu que ce Liborio Corleone n'était pas vraiment net. De son point de vue, il était un peu trop sûr de lui et un brin psychopathe/control freak. Balthazar ? Non mais sérieusement, c'était quoi ce nom ridicule ? Il voulait réclamer le droit de changer de surnom mais il usa de son bon sens et ferma sa bouche. Il ne voulait pas se retrouver dans un caniveau, haché en petits morceaux parce qu'il aurait contrarié Monsieur le photographe. Il éprouva un certain mépris envers cette personne qu'il ne connaissait pas. Il se croyait sûrement parfait. Vittorio espérait vraiment qu'un jour le karma allait le rattraper et lui donner une bonne leçon. En attendant, il était coincé avec ce pauvre fou, il fallait donc lui obéir car ici c'était lui le grand manitou, Vittorio n'était qu'un petit mannequin. « C'est pas mon premier shoot. » lui fit-il remarquer, excédé par son comportement de mégalomaniaque. « Je vous laisse décider, c'est vous l'expert apparemment. » Il insista bien sur le dernier mot. Vittorio savait très bien qu'il était le fiancé de Cesira, et à cet instant précis il se demandait bien ce qu'une fille aussi formidable qu'elle pouvait bien faire avec un tel connard fini - excusez du terme.

Ce que les gens pensaient de lui, il n'en avait rien à cirer, il n'avait plus rien à prouver mais il se donnait tout de même à cinq cent pour-cents quand à la réalisation de ces séances de photoshoot. Les remarques en tout genre il s'en fichait complètement et il s'en fichait encore plus des haussement de sourcils, des yeux qui se levaient et des petites phrases parce qu'ils étaient insupportables. Et ça lui passait outre quand cela venait de mannequin qui entraient dans le métier. Des petits rigolos, il en avait vu des dizaines et encore des dizaines. Ce que la majorité des mannequins ne comprenaient pas c'est qu'ils devaient faire complètement membre à pars des situations comme celle-ci. Il n'était pas seulement photographe, il était la pour les tester, pour voir si ils savaient s'adapter aux situations, c'est vrai, toute ce que vous ressentez ce vois sur votre visage, et pendant les séances photos c'était pareil. De la colère à la tristesse, à la timidité jusqu'en passant par le mal à l'aise, il avait l'oeil pour voir cela, et pour lui un bon mannequin ne faisait pas que poser, il faisait plus que cela, il se vidait la tête pour pouvoir être le personnage qu'il pose. « Si c'est pas ton premier shoot tu m'expliques pourquoi j'arrive à lire en toi comme dans un livre ouvert » il se leva et commença à se diriger vers les appareils photos et les tables qui étaient la pendant les séances photos. Il ne regarda pas le garçon une seule fois, non pas un signe de faiblesse, mais de professionnalisme, il devait tout préparer, et il ne supportait pas que quelqu'un d'autre le fasse, tout devait être réglé sa façon. « Je ne suis pas ici pour être gentil avec toi, je ne suis pas ici pour te caresser dans le sens du poil. Je suis ici parce que c'est mon boulot et que mon boulot consiste à voir si t'as la tête pour faire ce métier. Etre mannequin c'est pas poser devant l'objectif en faisait une bouche en queue de poule mon gars, être mannequin c'est être ce qu'on te demande d'être. Et la je crois que je ne t'ai pas demandé à ce que tu me dises que je suis un sale con, et un connard. Parce que il n'y a que cela que l'on peut voir en toi, et d'ailleurs sache que je suis au courant, mais sache aussi que oui c'est moi l'expert. T'as de la chance d'être tombé sur moi, parce que moi je n'hésiterais jamais à te dire que tu es nul ou que tu crains, avec moi tu feras tout parfaitement, même si cela prends des heures, mais en une seule séance photo. Avec les autres, t'auras le droit à des " c'est très bien" jusqu'à ce que les commerciaux voient les photos et décident de te jeter, parce que les photographes n'iront certainement jamais dire que c'est eux le soucis, mais toi. » C'était peut-être un sale type, mais un sale type franc.