Citation :

I always thought it was sad the way we act like strangers.
After all that we had, we act like we had never met

I always thought it was a shame that we have to play these games.
It felt like you really knew me. Now it feels like you see through me

Les sourires étaient de circonstances ce soir. La richesse de Rome s’était apprêtée de ses plus beaux apparats pour la soirée en faveur d’une association quelconque. La jeune Matozza détestait ce genre d’événement, où on mettait son argent en avant pour défendre une association, en laquelle on ne croyait pas, mais seulement parce qu’elle aurait le pouvoir de redorer votre blason. Julia avait estimé qu’avec le simple montant de la robe Gucci de la femme qui recevait pourrait vacciner une centaines d’enfants. Julia avait, malgré tout, jouait le jeu et avait enfilé une robe rouge, laissé ses cheveux tombés en cascade sur ses épaules dénudées et ne s’était maquillée que légèrement, préférant aux artifices du maquillage son charme naturel. Ce soir, elle ferait en sorte d’être aimable et peut être qu’à force de faire semblant, elle réussirait même à s’amuser. Elle en doutait fortement, tant toutes ces soirées la ramenaient à son rêve futile de petite fille, où elle se voyait voyager à travers le monde et sauver celui-ci. A ce rêve, on lui avait choisi la vie d’épouse active et elle s’en accommodait, plus ou moins bien. Une coupe de champagne à la main, elle saluait les gens qu’elle connaissait à peine, leur offrait un sourire et une minute de son temps, comme on lui avait appris à le faire. Personne n’aurait pu déceler derrière son sourire le trouble qui s’était emparée d’elle quand une des femmes avec qui elle conversait c’était exclamée que la nouvelle couverture de Devotion venait de faire son entrée dans la villa. Son cœur s’était emballé bêtement, puis elle s’était excusée et avait faussé compagnie à la personne en question. Elle avait besoin de prendre l’air, de reprendre le contrôle sur ses émotions avant de commettre une erreur de débutante. Elle s’était pourtant préparée à le croiser. Elle savait très bien qu’il vivait à Rome et que leurs chemins seraient menés à se croiser. Sauf que dans son plan, elle était avec Alejandro, heureuse en mariage. Dans son plan, il n’aurait plus aucun effet sur elle. Il arriverait à lui tirer un petit sourire, en souvenir du bon vieux temps et c’est tout. Il ne sèmerait pas le trouble en elle. Elle poussa la porte du balcon pour profiter de la vue sur la ville romaine.