Voilà bien plus d'une heure que j'arpentais en large et en travers les couloirs de Devotion à la recherche de Gabriel Andreotti. Je ne le connaissais pas personnellement, à vrai dire nous nous étions jamais vraiment adressés la parole. Je voyais très bien de vu qui il était, nous nous croisions très fréquemment lors de réunions ou autres événements de ce style. Mais je n'ai jamais vraiment pris le temps de lui adresser quelques mots. En revanche, je devais connaître bien plus de sa personne qu'il n'en connaissait sur moi -à savoir déjà si il savait que j'existais-, mes collègues de travail me comptant bon nombre de potins à son propos. Sa vie sentimentale était ma foi des plus tumultueuses et réellement des plus intéressantes à écouter. J'étais donc à la recherche de ce fameux Gabriel, n'arrivant pas à mettre la main dessus. La raison de mon acharnement si soudain pour sa personne ? Le tyran, bien évidemment. Quelle autre plausible raison pourrai-je avoir! En ce jolie début d'après-midi, je venais de recevoir un de ces messages. Une mission. Une mission qui implicitement me donnerait la probable opportunité de mettre fin à ma probation en tant que stagiaire et d'intégrer définitivement les rangs de Devotion. Mission à laquelle je ne devais bien évidemment pas faillir, ma place était en jeu. Et pour rien au monde je ne laisserai cette opportunité me passer sous le nez. Je me suis trop donnée ces derniers mois pour laisser tomber si près du but. Surtout pour quelque chose d'aussi anodin. Puis cela me donnait l'occasion de découvrir ce cher Gabriel, qui entre nous il fallait bien l'avouer était plutôt beau garçon. J'arrivais finalement à la salle de détente, je jetais un rapide coup d'oeil qui s'arrêta soudainement sur sa silhouette. Accoudé à la machine à café, il attendait patiemment que sa tasse se remplisse. Je soufflais, reprenant mon souffle, passais rapidement mes mains dans mes cheveux pour leur redonner un semblant d'allure, me tapotais légèrement le visage et me dirigea aussitôt vers lui. Alors qu'il avait le regard perdu, pensif, je me mise à le bousculer légèrement faisant mon entrée. « Excusez moi! Je viens de trébucher et disons le je suis un peu maladroite. » Je m'excusais mais toujours sous le ton de la plaisanterie, n'allons pas le brusquer, ce n'était pas le but. Je lui souriais timidement, tendant ma main vers lui. « Tosca Boschetti, stagiaire en journalisme. »

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❝I'm wide awake
Not losing any sleep
Picked up every piece❞
LYRICS / WE ARE YOUNG © FUN.

Les évènements arrivaient encore à se bousculer dans sa tête, et ça même quand il travaillait. Il n'arrivait plus à entreprendre un dossier sérieusement et correctement. Ça ne lui était pas arriver depuis environ deux ans. Il raturait sur ses feuilles, en faisait des petits voyons et qui finissaient de l'autre côté de la pièce. Si le tyran voyait ça il serait virer sur le champ. Peu importe. Il jetait, raturait, recommencer. Il en avait mal à la tête. Gabriel prit une petite aspirine mais ce n'est pas comme ça que son esprit et sa conscience allaient soudaine s'apaiser. Il avait besoin d'une pause. Une pause loin des dossiers, du travail - du moins il ne pouvait pas sortir de l’établissement sans raison, ou comme excuse un manque de concentration - et surtout un beau café bien corsé. Il ramassa les feuilles qui avaient finis comme petit avion de guerre et et les mirent à la poubelle. Sait-on jamais, quelqu'un pourrait avoir la bonne idée de rentré dans son bureau alors qu'il n'est pas là. Après avoir remit son bureau en ordre, ce qui lui occupa l'esprit et lui fit un grand bien. Il devrait peut être investir dans ce livre de cent coloriage anti-stress. Ça l'aiderait à se concentrer quand il est ailleurs. À voir. Il descendit jusqu'au hall, il salua quelques personnes qui se trouvaient dans son chemin et rejoignit enfin la cafétéria. Pour son plus grand bonheur, il n'y avait qu'une seule personne. Qu'il ne connaissait même pas d'ailleurs, il ne l'avait pas vu. Surement un stagiaire. Bref, sans importance. Son regard se tourna directement sur la machine à café au fond de la salle. Il se commanda un premier café qu'il but d'une première traite. Gabriel pouvait déjà sentir la caféine faire son effet. Il prit un deuxième café. Le temps que son café se prépare, une jeune femme le percuta. « Excusez moi! Je viens de trébucher et disons le je suis un peu maladroite. » Maladroite, voyons. Pourtant ce n'était pas la place qui manquait dans cette salle, peu importe. Il lui sourit. « Ce n'est pas grave. » Si ça aurait été ce petit stagiaire de l'autre bout de la salle, Gabriel n'aurait surement pas réagis de la même façon. Mais que voulez vous, c'est un homme. « Tosca Boschetti, stagiaire en journalisme. » Il tendit sa main à son tour. « Enchanté Tosca. Gabriel Andreotti, responsable marketing. » Il ne l'avait jamais vu. Il faut dire que Gabe ne commençait qu'à reconnaître les personnes quand cela fait de plus dix fois qu'il les voit. Son café prêt, il sortit de la machine. « Café ? » En parfait gentleman, il se devait de lui offrir un café.