Citation :

« sullivan doyle. »
❝ You can't choose what stays and what fades away. ❞
IMAGE © THARDEY. / CITATION © FLORENCE AND THE MACHINE.

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« Alors, dites moi depuis combien de temps vous travaillez pour nous? »

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« Qu'est ce qui vous a poussé à choisir Devotion? »

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« Et sinon dans l'enceinte de Devotion, comment vous voit on? Quelqu'un de fort, de drôle, qui a une imagination débordante? Entretenez vous de bonnes relations avec vos collègues? »

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« Bon et bien ca suffira, je ne vois pas ce que je pourrais rajouter, j'ai prit en note tout ce que vous m'avez dit mon cher! Allez filez travailler! »

Une sonnerie lointaine, lancinante... Sullivan ouvrit un œil, tâtonna jusqu'à ce que ses doigts rencontre son portable qu'il porta à son oreille en grommelant un vague allô. « Sully... » Le sanglot étouffé à l'autre bout du fil suffit à réveiller complètement l'irlandais qui se releva d'un bond. « Nora ?! » Le souffle court lui était bien trop familier et le trentenaire sauta dans son jean, enfila à la hâte le premier sweat venu. « Ne bouge pas, j'arrive. » Parce qu'il savait pertinemment où la trouver et qu'il savait qu'elle n'était de toute façon pas en mesure de dire quoique ce soit ni d'aller où que ce soit.

Moins de dix minutes plus tard il faisait crisser les pneus de sa moto devant la boîte de nuit la plus en vogue de Rome. Un regard échangé avec le videur qu'il connaissait désormais très bien et ce dernier lui laissa la voie libre. Scindant la foule en deux sur son passage, repoussant presque violemment les mains qui se posaient sur lui, Sully fila jusqu'au toilettes des femmes dans lesquelles il fit irruption, provoquant l'indignation générale. Ne se préoccupant pas des égos froissés il donna un coup sec dans la seule porte fermé, certain du spectacle qu'il y trouverait derrière. Une jeune femme recroquevillée sur elle-même, tremblant et blanche comme un linge. « Nora, merde... » Son regard croisa celui vitreux de la mannequin et son cœur se serra. Se penchant doucement il la souleva avec aisance du sol pour la porter jusqu'à l'extérieur. S'il la faisait grimper sur sa moto maintenant elle en tomberait quelques mètres plus loin, bien incapable de se tenir à lui. Il fallait qu'elle reprenne des forces, qu'elle revienne à elle. La collant contre lui pour la dissimuler des photographes avides de scandales qui rôdaient devant le club, il l'entraîna vers un petit parc à quelques pâtés de maison de là et l'aida à s'asseoir sur le banc le plus proche. Alors qu'elle s'allongeait pour poser sa tête sur ses genoux il lui tendit la bouteille d'eau qu'il avait arraché des mains d'un barman en partant. « Bois ça. » Ordonna-t-il un peu trop sèchement alors que ses machoires se crispaient sous la colère. Il détestait la voir dans cet état là. Depuis la première fois où elle l'avait appelé il ne s'était pas passé une semaine sans qu'il ne reçoive un appel désespéré au milieu de la nuit. « Quand est-ce que tout ça va cesser Nora ? Tu devrais te faire aider, pour de bon. » Souffla-t-il alors que sa main se perdait dans la chevelure emmêlée de la jeune femme. Il ne savait pas vraiment comment ni pourquoi mais il s'était attaché à elle, plus que de raison, et la voir se détruire à petits feux l'entraînait également dans les bas fonds. « J'ai pas besoin d'aide. Je t'ai toi. » Doyle soupira. A quoi bon la contredire, il avait maintes fois essayé, lui avait tendu maintes brochures et cartes de visite de personnes à même de l'aider, et il les avait retrouvé dans la corbeille de son appartement alors qu'il la ramenait, complètement ivre. Il savait qu'il devait s'éloigner d'elle pour qu'elle aille se faire aider, que venir à sa rescousse à chaque fois n'était pas la solution. Mais il était tout ce qu'elle avait. Et il avait beau lutter contre cette évidence, Sully devait l'admettre, elle était également tout ce qu'il avait. Et il était impensable qu'il la perde, elle aussi...

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